Consultation

XVIII, folios:57
Boczosel, Soffrey de, seigneur de Chastelard
M. de Gordes
Lettre non liée
22/07/1572
Laval
Paris

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Monsegneur, je vous ay escrit au long par Bourgel, qui est

2

party ce jourd’huy, de notre négotiation sur voz lettres du

3

XVe ; par Michalon, comme le roy vous avoit donnée la

4

nomination en l’office de tiers président advenant le décès

5

de monsieur Truchon, en la place duquel monsieur

6

le président Bellièvre entreroit, et comme nous en avons

7

accordé avec monsieur le président Fléhard pour monsieur de

8

Pressins son frère à IXm[ille] Vc[ent] livres. J’eusse bien désiré que

9

suivant la volonté du roy, la nomination vous eust

10

esté renvoyé libre pour la faire par-delà en faveur de qui

11

bon vous eust semblé, m’asseurant qu’en eussiés trouvé

12

davantaige, ou que du moins le compte eust esté rond

13

de Xm[ille] l[ivres] ; mais comme je vous ay discouru par madite lettre, je

14

ne scay quelle connexité en ce faict nous a mené là, si

15

est-ce que le brevet du roy porte que vous y nommerés librement

16

qui bon vous semblera et vous puys dire que si nous n’eussions

17

faict entendre à monsieur Bellièvre que votre volonté

18

estoit de voir en ce premier lieu monsieur son frère et

19

qu’il vous suffiroit de disposer du tiers estat de président,

20

qu’il n’eust jamais mis mondit sieur son frère en jeu sur votre

21

entreprise, et que le roy vous eust donné la nommination

22

en l’office de premier président. Nous ne poursuivrons rien

23

pour le surplus que n’ayons autres novelles de la vie

24

ou de la mort, après lesquelles nous vous renvoyerons

25

Michalon.

26

Monsieur le président Fléhard m’a dict ce matin qu’il

27

escrit par Bourgel à son frère monsieur de Pressins, de vous

28

remettre son estat de conseilier pour le prix qu’il vous

29

plaira. Cela vient de ce que, en traictant de la

30

finance qu’il vous payeroit, je luy parlis de vous remettre

31

l’office de conselier pour quatre mil livres, qu’estoit

32

la somme que monsieur de Virieu en avoit payé par la

33

dernière taxe que s’en estoit faicte, mais il se deffendit

34

[v°] qu’il en trouveroit deux mil deux cens escuz, que me

35

garda d’en parler plus advant, mais trouvis meilleur

36

de laisser l’estat à sa disposition, puisqu’il l’estimoit

37

tant, et parler seullement de deniers. Despuis il me

38

rechercha de le prendre pour V m[ille] livres, mais je luy résolus

39

en fin que je ne me voulois poinct meller dans ceste

40

négotiation pour prétendre à cest office

41

de conselier, et qu’il en dispose ailleurs comme bon luy

42

sembleroit. Il me dict après qu’il le bailleroit au vibally

43

de Gap, sur quoy je luy dis aussi que si nous ne précipitions

44

tant ce faict, que le vibally de Vienne vous donneroit

45

doze mil livres, comme je pense qu’il feroit et que

46

touttesfois j’estimois que pour le contentement de la

47

companie, les viballys sont mieux en leur bailliages

48

que dans la cour de parlement. Monsieur, si vous

49

n’avez quelque autre en affection, je vous supplie leur

50

laisser leurdit office, car pour le présent je n’y veulx entendre

51

aucunement et suis bien marry d’en avoir parlé. Ma ferme

52

résolution en est là. Je ne scay encor quel chemin

53

aura prins votre dépesche du IXe de ce moys. Vous verrés

54

les articles des Huguenotz de votre gouvernement par la

55

dépêche que Bourgel vous porte, qui méritent bien response

56

particulière à chaque poinct, car autrement nous

57

disons en ung mot que tout cela est faulx et calomnieux.

58

La novelle que vint hyer matin de la deffaicte du

59

sieur de Janlis se changea sur le soir parmy ceulx de la

60

Religion. Il semble qu’elle continue ce matin. Monsieur

61

d’Hourche part demain, accompagnant monsegneur duc d’An[jou]

62

pour aller trouver la royne mère à Monceaux où sa majesté

63

est allé attendre madame la duchesse de Lorrayne

64

sa fille. Ung des filz de monsieur de Rousset a la petite

65

vérolle, tous les autres se portent bien, mais ilz en attendent

66

leur part.

67

Monsieur, je prie Dieu qui vous conserve en très longue et

68

heureuse vie. De Paris, ce XXIIe jullet 1572.

69

Votre très humble serviteur

70

S. de boczosel

Loading...